Un été de prof

Alors que le Ministre de l’Education Nationale déclarait que les profs devaient être augmentés, j’ai vu fleurir les éternels commentaires acerbes sur les enseignants qui auraient « trop de vacances ». Je me suis dit que c’était le moment de raconter un peu mon été en tant que prof contractuel.

Qu’est-ce qu’un prof contractuel?

Un enseignant contractuel est un enseignant qui n’est pas titulaire (il n’est pas lauréat du concours). Le contrat du contractuel est un CDD à durée variable (en général 1 an) renouvelable jusqu’à atteindre 6 ans. A l’issue, il peut passer en CDI si son contrat est renouvelé moins de 4 mois après la fin de son CDD. Autant vous dire que les Rectorats aiment jouer avec cette règle pour éviter les CDI… Et, lorsque ce fameux sésame arrive, il n’est pas assuré de garder son poste. Il reste ainsi mobile à volonté. C’est ainsi que les contractuels apprennent souvent leur affectation fin août.

Cette situation étrange rend complexe d’anticiper la préparation des cours et peut entraîner d’énormes frais kilométriques si son affectation est à l’autre bout de l’académie.

Mon été de prof

Mais revenons-en au sujet du jour, quel est mon été en tant que prof?
Chaque année, les « vacances d’été » se ressemblent.

Première étape, classer l’année écoulée

Une année de finie, beaucoup de documents accumulés (notes, trombinoscopes, documents de travail en tout genre). Il est temps d’y mettre de l’ordre… Et toujours avec un petit pincement au coeur pour les élèves que l’on sait que l’on ne reverra pas.

Deuxième étape, le repos

Oui, soyons francs, l’été c’est aussi recharger ses batteries. Et après une année à partir travailler à 5h15 pour rentrer à 19h30… il y en a besoin!

Baignade, Beach Volley, Barbecue entre amis, voyage… tout est bon pour se relaxer! Pourtant, le travail est toujours présent dans un coin de la tête, que ce soit au travers des réseaux sociaux (les groupes d’enseignants qui sont toujours animés l’été pour questionner les collègues), les polémiques ou les discussions entre amis.

Troisième étape, la préparation de cours

Voila le point qui fait débat, la préparation de cours! Travail invisible du prof, elle est pour autant indispensable. Cependant, évacuons le problème immédiatement, oui, il y a des enseignants qui ne changent rien d’une année sur l’autre, qui se contentent de polycopiés trouvés sur internet… Mais, comme dans tous les métiers, il y a des tire-au-flanc. N’étant pas majoritaires, il ne faut pas tirer de conclusion à partir de cette base.

Pour ma part, le mois d’août s’avère très studieux. Je ne saurais dire le temps que je consacre aux cours durant ce mois, la quantité de travail variant selon les années. L’an dernier j’apprenais que j’avais 2 nouveaux niveaux (5e et 4e), j’ai alors créé mes cours durant l’été. Cette année, j’ai déjà une base à retravailler car j’aurais les mêmes niveaux (j’ai la chance de le savoir) : 5e, 4e, 2nde, 1ere spécialité, Terminale Spécialité et1ere et terminale enseignement scientifique.

Cette année je dois reprendre mes cours de 1ere spécialité de zéro. Mes élèves participent aux Olympiades de la Chimie. Je revois la progression de fond en comble, et le contenu des chapitres varie avec. L’an dernier, il fallait reprendre suite aux adaptations du bac…

S’en suit l’état des lieux de chaque niveau : Qu’est-ce qui a fonctionné? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné? Je reprends alors les points qui n’ont pas été satisfaisants (élèves qui s’ennuient, difficultés à comprendre)… Sous quelle forme l’aborder? Etude de documents à la maison, TP, tout est sur la table… et à construire.

Me voilà fin prêt, ou presque! Il reste alors à revoir les évaluations! Trouver d’autres sujets n’est pas une mince affaire, il faut les équilibrer entre connaissances et compétences et créer les grilles d’évaluation qui vont avec : Les points de connaissances et les validations de compétences. C’est peut-être le travail le plus fastidieux à mon goût.

En 1 mois, avec un rythme de travail raisonnable, voici la pré rentrée! Découverte des nouveaux élèves, reprise des trajets (260km/jour) et le retour des copies à corriger!

Finalement, loin d’être reposant l’été, mais la passion que l’on met à préparer son travail fait la réussite des élèves!